Le quatrième sommet UE-Afrique a ouvert ses portes mercredi 2 avril à Bruxelles. Les dirigeants des Nations unies et de la Commission africaine font partie des 90 leaders internationaux à assister à cet évènement.

Ce sommet de deux jours, le premier depuis 2010 à Tripoli, centre ses travaux sur la sécurité, les investissements, les changements climatiques et les migrations.

Le président de l'Union africaine (UA) et chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a déclaré qu'il espérait "voir ce sommet constituer un nouveau départ dans l'histoire de notre coopération".

"L'investissement dans les ressources humaines implique avant tout l'investissement dans la frange des jeunes à travers l'enseignement, la formation et le recyclage, pour lui permettre d'accéder avec compétence au marché du travail", a-t-il ajouté.

Les efforts doivent être accentués pour garantir une croissance durable et l'emploi des jeunes, a-t-il précisé.

Cette "interdépendance entre développement et sécurité a conduit les pays africains de manière générale et ceux du Sahel en particulier à coordonner leurs politiques sécuritaires pour faire face aux groupes terroristes et aux organisations criminelles", a-t-il poursuivi.

Et d'ajouter que la coordination avec les partenaires avait donné des résultats concrets et entraîné une diminution des opérations terroristes dans la région.

Pour sa part, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a déclaré que le thème choisi répondait aux préoccupations quotidiennes des citoyens, notamment la sécurité, l'emploi et l'avenir des peuples.

Il a souligné l'importance du potentiel de l'Afrique et la volonté des Européens de coopérer avec leurs voisins "de manière dynamique et efficace, matérialisant la cohabitation et le rapprochement entre les deux continents".

Le président de la Commission européenne José Manuel Barosso a quant à lui déclaré que ce sommet "permettra d'approfondir un partenariat équilibré et d'exploiter davantage les opportunités de coopération".

"L'Union européenne a programmé 43 milliards d'euros pour appuyer les projets de développement en Afrique au cours des prochaines années", a-t-il ajouté, précisant que 800 millions d'euros sur cette enveloppe globale étaient d'ores et déjà disponibles.

Le Président français François Hollande a souhaité "l'établissement d'une alliance afro-européenne pour faire face aux défis auxquels font face les deux continents".

Il a souligné "la nécessité d'une étroite collaboration entre les deux parties, notamment en ce qui concerne la sécurité, la préservation de l'environnement et le développement".

Pour Sidati Ould Cheikh, spécialiste des questions de sécurité, "les relations entre l'Afrique et l'Europe s'orientent vers une nouvelle forme dictée par une nouvelle donne sous-tendue par l'immigration clandestine et les défis sécuritaires."

"Le terrorisme a également changé la donne, et la sécurité est désormais au cœur des préoccupations aussi bien africaines qu'européennes", a-t-il expliqué. "Et avec la situation en Libye, qui est désormais le principal corridor pour les candidats à l'immigration, la situation échappe à tout contrôle, d'où les vives préoccupations des dirigeants européens."

Le journaliste malien Ibou Sidibe a souligné qu'un plan d'action adopté lors du dernier sommet UE-Afrique en 2010 pour la période 2011-2013 "fixait des objectifs concrets dans des domaines de coopération précis, tels la paix et la sécurité, la gouvernance démocratique et les droits de l'Homme".

"L'UE est très engagée actuellement pour la sécurité de l'Afrique. C'est ainsi qu'elle a élaboré une stratégie intégrée dite du Sahel avec un programme de formation militaire et la fourniture de matériel, notamment au Mali", a-t-il expliqué à Magharebia.

Source: Magharebia