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Les enfants de Zaatari font entrer Shakespeare au camp de réfugiés
Ils ont entre 9 et 14 ans et sont tous des réfugiés syriens dans le camp de Zaatari, en Jordanie. Un metteur en scène s'est lancé le défi de faire jouer à cette centaine d'enfants la célèbre pièce de Shakespeare "Le roi Lear".
 
Nouar Bolbol est un homme de théâtre syrien. Opposant au régime de Damas, il s'est vu interdire d'exercer son art en 2012. C'est alors qu'il décide de fuir le pays pour s'installer à Amman, capitale de la Jordanie voisine. En novembre 2013, lui vient l'idée de monter avec les enfants du camp de Zaatari la pièce de Shakespeare "Le Roi Lear" .
 
Ce camp a été installé par le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en juillet 2012, non loin de la frontière syrienne. Il compte aujourd'hui plus de 100 000 Syriens qui ont fui leur pays en guerre.

"Faire entrer le théâtre dans un camp de réfugiés, c'est la vraie révolution !"

Jouer un classique de Shakespeare avec des enfants d'un camp de réfugiés était un pari fou. Mais le plus fou finalement, c'est qu'ils ont été au-delà de mes espérances. Je voulais montrer que ces enfants n'étaient pas condamnés à être des moins que rien, des marginaux mais qu'on pouvait en tirer quelque chose.
 
J'ai voulu préparer ça pour la journée internationale du théâtre, le 27 mars. Pour moi, les réfugiés de Zaatari ont le droit de fêter cet événement comme les habitants de n'importe quelle ville dans le monde. L'idée de départ pour moi était simple : il fallait sortir les enfants des histoires d'adultes, ces histoires de guerre qui les ont menés sur le chemin de l'exil et de la pauvreté. Aujourd'hui, tout le monde parle de révolution, si bien que ce mot n'a plus aucun sens. Faire entrer le théâtre dans un camp de réfugiés, c'est la vraie révolution !
L'histoire du roi Lear est bien sûr très politique, car il y a la question de la quête du pouvoir, de la succession, de la concurrence entre les héritières du trône [le Roi Lear, voulant céder son trône et partager son royaume entre ses filles, déclare qu'il en cèdera la plus grande part à celle qui saura lui déclarer qu'elle l'aime le plus]. Mais j'ai voulu n'en garder que la dimension morale et en faire une fable pour les enfants sur l'importance de la sincérité, de l'honnêteté et de ne pas mentir par intérêt ou convoitise.
 
"Le début n'a évidemment pas été simple. Il s'agit d'enfants qui n'ont pas été à l'école depuis 3 ans"
 
Le début n'a évidemment pas été simple. Il s'agit d'enfants qui n'ont pas été à l'école depuis 3 ans, ce qui implique des problèmes de discipline pour eux mais aussi de lecture et de compréhension. Tous les enfants qui s'étaient présentés ne savaient pas forcément lire correctement, au point d'apprendre un rôle par cœur. Cela a été un critère déterminant notamment pour la distribution des rôles.
Il a fallu plusieurs semaines pour qu'ils sortent de leur condition de réfugiés. Eux qui passaient jusque-là leurs journées à errer dans le camp ou à faire des bêtises, il a fallu du temps pour qu'ils retrouvent leur innocence et leur spontanéité d'enfants. Cela était indispensable pour les faire ensuite entrer dans le monde du théâtre. Il fallait qu'ils soient eux-mêmes pour qu'ils puissent jouer un rôle.
 
"Beaucoup d'enfants ont pleuré devant les applaudissements et l'enthousiasme des parents"
 
En plus d'apprendre à jouer la comédie, il était important également que cette expérience soit également une source de développement personnel pour eux. Beaucoup avaient proposé de confectionner leurs propres costumes ou accessoires, comme les couronnes ou les épées, et je les ai laissés faire. Je voulais qu'ils sachent qu'à partir du moment où ils voulaient vraiment réaliser quelque chose, cette chose devenait possible.
 
La présentation de la pièce a été un moment très émouvant. Beaucoup d'enfants ont pleuré devant les applaudissements et l'enthousiasme des parents. Ils avaient besoin de cette reconnaissance de la part des adultes, qu'on leur dise qu'on était fiers d'eux. Quant aux parents, ils étaient heureux de les voir redevenir des enfants normaux et s'épanouir malgré le contexte difficile. Ils m'ont demandé de continuer l'expérience et je compte bien le faire. Molière sera le prochain auteur à entrer à Zaatari.
 

France 24

28-3-2014
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