Le Japon a assoupli mardi sa législation encadrant les exportations d'armes, remettant en question une politique vieille de près de cinquante ans qui revenait en pratique à les prohiber.
En assouplissant sa législation, le Japon cherche à redresser le secteur japonais de l'armement pénalisé par une baisse régulière du budget de la Défense jusqu'à 2012.
Le gouvernement autorise désormais les exportations d'armes et la participation à des projets de développement et de production d'armes si elles servent la paix internationale et la sécurité du Japon.
Cette décision risque cependant de tendre les relations déjà difficiles qu'entretiennent Tokyo et Pékin qui y voit un nouveau signe du "virage à droite" de la politique nippone.
Le ressentiment envers le militarisme nippon des années 1930 et 1940 demeure profond en Chine et dans la péninsule coréenne et toute décision de Tokyo pour devenir plus actif dans le domaine militaire est de nature à faire grimper la tension dans la région.
La Chine a déclaré qu'elle observait avec "grande attention" cet assouplissement des exportations d'armes décidé par le Japon.
"Nous invitons les Japonais à tirer les leçons de l'histoire, à répondre sérieusement aux profondes inquiétudes des pays de la région en la matière (...) et à agir davantage au bénéfice du développement pacifique de la région", a déclaré Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Le Japon a élaboré en 1967 "trois principes" gouvernant ses exportations d'armements, prohibant la vente aux pays communistes, à ceux impliqués dans des conflits internationaux et à ceux faisant l'objet de sanctions des Nations unies.
Dans les faits, ces principes reviennent à une interdiction pure et simple d'exporter, à certaines exceptions près, et de concevoir et produire des armes avec tout autre pays que les Etats-Unis.
Parmi les fabricants d'armes qui pourraient tirer parti d'un assouplissement des exportations figurent Mitsubishi Heavy Industries, Kawasaki Heavy Industries et IHI.
Le gouvernement a précisé qu'il n'avait pas l'intention d'exporter des armes létales, qu'il s'agisse de chars ou d'avions de chasse par exemple.
Source: Reuters