Les recherches s'intensifiaient hier dans le sud de l'océan Indien mais aucun débris du Boeing 777 de Malaysia Airlines n'a encore été récupéré tandis que des proches de passagers chinois sont arrivés en Malaisie, en quête de réponses ou en pèlerinage.
Vêtus de tee-shirts blancs portant la mention « Prions pour le vol MH370 » et brandissant des panneaux sur lesquels était inscrit « Dites-nous la vérité. Rendez-nous nos proches », les 29 Chinois s'étaient rassemblés dans un hôtel de la banlieue de la capitale malaisienne. Les proches des 153 passagers chinois ont souvent exprimé, parfois violemment, leur colère envers les autorités malaisiennes. Mais le chagrin l'emporte parfois sur la rage. « Certains proches veulent voir de leurs yeux le dernier endroit où les êtres aimés ont posé le pied » avant de monter dans l'avion, a déclaré une femme en étouffant ses sanglots.
Les recherches ont été étendues en fin de semaine à une nouvelle zone, vaste de 319 000 km2, à quelque 1 850 km à l'ouest de Perth (côte ouest australienne) après de nouveaux calculs de trajectoire de l'avion qui serait tombé dans l'océan Indien, à court de carburant, plus tôt qu'estimé auparavant.
Les recherches se déroulaient jusqu'alors plus au sud-ouest de Perth. Pour le moment, rien de probant n'a été trouvé. Des objets flottants récupérés par les navires scrutant la mer ne provenaient pas du Boeing 777 de Malaysia Airlines. « Il semble que ce soit du matériel de pêche et des déchets qui flottent à la surface de l'océan », a indiqué hier un porte-parole de l'Autorité australienne de surveillance maritime.
Ces derniers jours, des images satellite de plusieurs pays ont détecté des dizaines, voire des centaines, d'objets flottants, mais les conditions extrêmes dans ces mers australes rendent les recherches périlleuses. Elles ont été suspendues à deux reprises depuis mardi.
Huit navires et dix avions
Les opérations seront coordonnées par l'ancien chef des armées australiennes, Angus Houston, a annoncé l'Australie. Le haut responsable militaire dirigera une nouvelle entité, basée à Perth, qui aura pour mission de coordonner les recherches en mer, assurer la liaison avec toutes les parties prenantes et être un point d'ancrage pour les familles des 239 personnes à bord. La Malaisie reste responsable de l'enquête. Mais « si les responsabilités (de l'Australie) devaient s'accroître au fur et à mesure, personne n'est mieux placé qu'Angus pour coordonner et effectuer la liaison entre le nombre significatif de pays impliqués » dans ces opérations, a déclaré le Premier ministre australien Tony Abbott.
Huit navires et dix avions militaires de sept nations participaient hier aux recherches : l'Australie, la Chine, la Malaisie, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et les États-Unis.
Depuis que les radars ont perdu toute trace du vol MH370 un fameux 8 mars, chaque jour compte pour récupérer les boîtes noires qui émettent théoriquement des signaux de localisation pendant une trentaine de jours.
D'après un officier de la marine américaine participant aux recherches, plusieurs années pourraient être nécessaires pour retrouver le Boeing dans l'océan Indien.
Lors du Grand Prix de Malaisie de formule 1 qui s'est déroulé hier, pilotes, officiels et milliers de spectateurs ont observé une minute de silence avant le départ de la course, en hommage aux disparus du Boeing. « Nos pensées vont aux disparus, ceux qui les aiment et aux infatigables sauveteurs », ont lancé les haut-parleurs avant l'hommage, suivi de l'hymne national malaisien.
Sources : agences