L'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies a adopté, jeudi 27 mars, une résolution non contraignante qui dénonce le référendum en Crimée et le rattachement de la péninsule à la Russie.
La résolution, soumise par l'Ukraine et coparrainée notamment par les Occidentaux, a recueilli, sur les 193 pays membres :
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100 voix pour (les Etats-Unis et leurs alliés européens, arabes et asiatiques)
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11 voix contre (la Russie, la Biélorussie, la Corée du Nord, l'Arménie, Cuba, le Nicaragua, le Venezuela, la Bolivie, le Zimbabwe, le Soudan et la Syrie)
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58 abstentions (parmi lesquelles on trouve la Chine, l'Argentine, le Brésil, l'Inde, le Pakistan, l'Egypte, le Sénégal, le Gabon ou encore l'Afrique du Sud)
Une vingtaine de pays n'ont pas pris part au vote. Selon des diplomates occidentaux, cités anonymement par l'AFP, le nombre de « oui » à la résolution a été plus élevé que prévu, compte tenu de l'intense lobbying exercé par Moscou contre le texte. Contrairement à celles soumises au Conseil de sécurité, les résolutions de l'Assemblée générale ne font pas l'objet d'un veto, mais elles ne sont pas non plus contraignantes.
Le texte adopté est similaire à celui qui avait été bloqué par un veto russe au Conseil de sécurité le 19 mars. Moscou avait par avance averti mercredi que l'adoption d'une résolution par l'Assemblée n'aurait « aucun effet » sur lui.
UNE « ISSUE PACIFIQUE » PRÔNÉE
La résolution « souligne que le référendum du 16 mars [en Crimée], n'ayant aucune validité, ne peut pas justifier un quelconque changement du statut » de la Crimée. Elle demande à tous les Etats et organisations internationales « de ne reconnaître aucun changement de [ce] statut ».
Elle « affirme l'engagement [de l'Assemblée] envers la souveraineté, l'indépendance politique, l'unité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues ». Elle appelle « tous les Etats à s'abstenir de toute action visant à remettre en cause de manière partielle ou totale l'unité nationale et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, y compris toute tentative de modifier les frontières de l'Ukraine par la menace ou l'usage de la force ou par d'autres moyens illégaux ». Elle invite enfin « toutes les parties à chercher une issue pacifique » à cette crise par un « dialogue politique direct ».
Les autorités russes ont entériné le rattachement de la presqu'île, ukrainienne depuis 1954, à leur territoire, à la suite du référendum du 16 mars par lequel 97 % des électeurs criméens ont choisi de rejoindre la Fédération de Russie.
Source: Le Monde
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